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AMEN VIANA, un enthousiasmant caméléon

Sinah Records

Entre rock et comptines

Le talentueux Amen Viana se livre pour nous à cœur ouvert à l'occasion de son nouvel album, "The Afrocanalyst". Rencontre...

 A l'âge de neuf ans, vous avez fabriqué votre propre guitare... Pourriez-vous nous en dire plus ?

Amen Viana : En fait dans mon quartier, nous étions une bande de gamins amoureux de guitare et ça nous arrivait de fabriquer des instruments artisanaux avec des câbles de frein de vélo. Mais ce qui a été déterminant pour moi à l'âge de 9 ans c'est d'avoir vu pour la première fois Jimi Hendrix à la télé. Cela a été le déclic.


Quand et comment avez-vous décidé de faire de la musique votre métier ?

Amen Viana : Je viens d'une famille de musiciens et la musique a été toujours présent dans notre vie au quotidien.
Et naturellement j'ai choisi cette voie au fil des années et de mes expériences.

Comment passe-t-on des comptines et berceuses du Togo à "The Afrocanalyst" ?

Amen Viana : Les comptines sont la première musique que j'ai entendue depuis mon enfance. Tout le monde n'avait pas de poste radio pour écouter de la musique donc les comptines étaient la musique accessible à tous. L'Afrocanalyst est aussi le prolongement de cette éducation musicale étant donné que dans ce dernier album je parle de tout mon parcours.

Vous vous définissez comme un "caméléon". Pourriez-vous nous en dire plus ?

Amen Viana : Je me définis comme un caméléon, car j'ai su m'adapter à tout style de musique depuis mes débuts.
Entre musique traditionnelle, blues et rock en passant par le jazz, j'ai toujours essayé d'être fidèle à l'univers de chaque artiste avec qui j'ai travaillé.

Quels souvenirs gardez-vous de vos collaborations avec Angélique Kidjo, Cheikh Tidiane Seck, Tony Allen ?

Amen Viana : Ces artistes sont des références dans la musique africaine et mondiale, et j'ai pris vraiment du plaisir à collaborer avec eux. Chacun a son univers et c'est une chance d'avoir pu les côtoyer.

Comment cet album a-t-il pris forme ?

Amen Viana : Cet album est né pendant mes nombreux voyages dans le monde entier. Chaque chanson reflète une situation vécue ou une situation dont j'ai été témoin. L'enregistrement au sens propre s'est fait dans plusieurs studios entre la France, l'Allemagne, la Belgique, le Brésil et le Togo.

Comment décidez-vous de chanter en mina, en français ou en anglais ?

Amen Viana : Le mina est ma langue maternelle. C'est la langue dans laquelle je pense. Le français et l'anglais sont plutôt des langues de travail pour que le message soit universel.

En quoi cet album se distingue-t-il des précédents ?

Amen Viana : Cet album est celui qui m'a demandé le plus de travail et celui qui m'a pris le plus de temps à élaborer. C'est le premier album dans lequel j'ai mis un personnage central.

De quelle manière l'inspiration vous vient-elle habituellement ?

Amen Viana : Habituellement c'est pendant les voyages.


 

Quels artistes vous ont-ils particulièrement inspiré et nourri ?

Amen Viana : Bob Marley et Jimi Hendrix.

Qu'éprouvez-vous quand vous jouez ou que vous composez ?

Amen Viana : C'est le moment où je suis le plus sincère et fidèle à moi même

Quels messages voulez-vous avant tout transmettre via vos votre musique ?

Amen Viana : Le message est que le monde appartient à tout le monde et que la musique est la seule vraie religion.

Comment collaborez-vous avec Sinah Records ?

Amen Viana : Sinah Records est le label qui m'accompagne sur la sortie et le développement de ce projet musical. C'est aussi mon tourneur qui me permet de faire des concerts dans toute la France et bientôt dans le monde entier. Mat Girard le patron de Sinah Records est quelqu'un qui y croit beaucoup et qui s'investit dans le projet.

Dans quelle atmosphère de travail aimez-vous créer ?

Amen Viana : J'aime travailler dans le partage avec les autres. On a toujours quelque chose à apprendre de l'autre.

Vous allez jouer au festival Africajarc cet été. Avez-vous hâte ?

Amen Viana : Oui j'ai hâte. Je viens cette fois ci en tant que Amen Viana l'artiste, l' Afrocanalyst et non plus en tant que sideman.

Remerciements chaleureux à Amen Viana et Mat Girard.

ZOOM

De mystérieuses pinces à linge

Pourriez-vous nous expliquer la présence de pinces à linge sur la pochette de votre album "The Afrocanalyst" ?

Amen Viana :Les pinces sont un symbole, une représentation visuelle du message de l'Afrocananalyst. Celui se définit lui même comme étant celui qui a su s'adapter à toutes les situations pour avancer sur son chemin. Les pinces sont comme toutes les histoires que j'ai vécues et qui font ma force. C'est une façon de ne pas oublier qui je suis. Donc je m'accroche à elles ou plutôt elles s'accrochent à moi.

Matthias Turcaud