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Polka Magazine
n° 15 - novembre-décembre 2011
« Révoltez-vous : en Somalie le martyre des innocents » 

 

Quelques clichés qui viennent rappeler que la catastrophe est en cours

Polka magazine, spécialisé dans le photojournalisme, a l’habitude de faire la part belle à l’Afrique depuis sa création.

Cette fois, il consacre sa Une à la famine qui touche la Corne de l’Afrique.

Deux journalistes, Onur Corban et Ed Ou ont photographié le quotidien des populations touchées par les conséquences de la sécheresse et de l’étouffement des milices islamistes somaliennes.

Page après page, à travers des portraits tantôt pudiques, tantôt confondants de douleur, on découvre une actualité dont la couverture médiatique ne correspond définitivement pas à la gravité. Au-delà de la volonté des photographes, la mort est omniprésente et fait partie de la réalité de tous les jours. 

Éternellement réfugiés

A travers ces clichés, on devine avec impuissance à quel point les déplacements forcés et les longs jours d’errance font partie du quotidien de ces familles. Tout ici renvoie à un long cheminement de camp en camp, de frontière en frontière. Les tentes du Haut-Commissariat aux réfugiés et de l’Organisation internationale pour les Migrations s’inscrivent durablement dans ce paysage.

La plupart des photos ont ainsi été prises au nord du Kenya, là où se concentre la majorité de ces camps et de ces réfugiés. Dadaab, situé à environ 90 km de la frontière somalienne est ainsi devenu l’un des plus importants camps au monde en nombre de personnes déplacées. Ils sont désormais 450 000 entassés dans un camp destiné à accueillir au départ 90 000 personnes. 

À noter par ailleurs que certains des clichés présentés ont été pris à Mogadiscio et dans la région de Liboi, en Somalie. En Somalie, la situation des journalistes est tellement risquée qu’ils sont malheureusement bien peu nombreux à s’y aventurer. 

ZOOM

Onur Coban et Ed Ou, deux photographes courageux et talentueux

Michel Le turc Onur Coban est un habitué des situations de crise.

Cette année, il a notamment couvert la crise de Fukushima et les révolutions dans le Monde arabe.

Il retient de ce passage en Somalie l’importance des déplacements de population. « Mogadiscio ressemble à un camp de réfugiés géant », note-t-il.

Ed Ou, un Canadien de 24 ans, suit depuis quelques mois la crise humanitaire en Somalie.

Après avoir suivi la chute de l’union des tribunaux islamiques à Mogadiscio, il s’est concentré sur le sort des enfants-soldats, ce qui lui a valu un prix au festival de photojournalisme de Perpignan cette année.

Romain Dostes