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BAI KAMARA, retour aux sources sierra-léonaises

Un album introspectif et personnel

Au confluent de plusieurs genres musicaux, le maître du jazz africain Bai Kamara renoue avec son pays d'origine, la Sierra Leone, à l'occasion de son sixième album, "Salone".

Nous avons pu lui poser quelques questions...

Comment le goût de la musique vous est-il venu ?

Bai Kamara : Le goût pour la musique est apparu quand j'étais à l'école au Royaume-Uni, à peu près au même moment où j'ai eu ma première guitare.

Enfant, écoutiez-vous beaucoup de musique en Sierra Leone ?

Bai Kamara : Oui, j'ai écouté beaucoup de musique parce qu'il y avait de la musique tout autour de nous, que ce soit de la musique traditionnelle sierra-léonaise ou d'autres types de musique.


Quand avez-vous décidé de devenir musicien ?

Bai Kamara : Au milieu des années 90 après avoir écrit des chansons pour des artistes locaux pendant de nombreuses années.

Quelles ont été vos influences musicales principales ?

Bai Kamara : Mes principales influences sont Marvin Gaye, Bob Marley, Ali Farka Touré, John Lee Hooker, Curtis Mayfield pour n'en citer que quelques-unes.

Comment en êtes-vous arrivé au mélange de styles (blues, jazz, r&b, soul, funk...) que vous pratiquez ?

Bai Kamara : Le mélange de ces différents genres s'est fait naturellement car je les ai tous écoutés dans ma jeunesse, mais je dis surtout que le jazz a imprégné ma musique à cause de la scène jazz florissante et vibrante que nous avons à Bruxelles.

Quels thèmes vous obsèdent-ils particulièrement dans vos chansons ?

Bai Kamara : En général, les thèmes que j'aborde dans mes chansons sont des questions sociales et environnementales mais pour "Salone" je couvre des questions plus personnelles et introspectives.

BAI-KAMARA-guitare

Projetez-vous de revenir en Sierra Leone prochainement ?

Bai Kamara : J'étais en Sierra Leone en mars 2019 où j'ai tourné 2 vidéos et j'ai l'intention d'y retourner avant la fin de cette année.

Etes-vous en lien avec d'autres musiciens sierra-léonais de la diaspora ?

Bai Kamara : J'ai quelques contacts avec des musiciens sierra-léonais mais pas beaucoup car la plupart d'entre eux vivent aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

Comment l'inspiration vous vient-elle d'habitude ?

Bai Kamara : La musique vient surtout la nuit et les paroles sont déclenchées par des événements qui m'affectent directement ou indirectement. Des histoires personnelles d'amis et de mon parcours personnel.

Quelles sont les principales raisons pour lesquelles vous faites de la musique ?

Bai Kamara : Je me considère toujours et encore comme un chanteur protestataire, donc ma principale motivation pour faire de la musique est de faire la lumière sur les injustices sociales et la conscience collective mais en même temps pour divertir.


On sent une volonté de votre part de vous renouveler d'album en album. Le confirmez-vous ?

Bai Kamara : Oui, je pense toujours qu'en tant qu'artiste on peut essayer de nouvelles approches pour continuer à évoluer.

Quels projets nourrissez-vous actuellement ?

Bai Kamara : Ma préoccupation principale est maintenant de continuer à peaufiner mes concerts « live » avec mon groupe les Voodoo Sniffers, dont font partie Désiré Somé (basse), Tom Beardslee / Julien Tassin (guitare électrique), Patrick Dorcean / Boris Tchango / Jean Ejaspapa Gnonlonfoun (batterie & percussions)

Bai Kamara sera en concert le 14 mars prochain au Jazz Club Étoile, Paris 17ème

ZOOM

Un an de travail

Depuis quand travaillez-vous sur "Salone" ? 

Bai Kamara :Il m'a fallu environ un an pour faire cet album avec des intervalles pour réfléchir aux arrangements et pour faire des recherches sur les sons.

En fait, la plupart des percussions ont été achetées dans un magasin d'instruments ouest-africains à Paris près de La Bellevilloise où j'ai joué une fois par mois pendant environ 9 mois.

Et en effet, ces percussions m'ont vraiment ramené à ma source et à mes racines africaines.

 

Remerciements à Bai Kamara et Sophie Louvet. A noter que Bai Kamara se produira en concert au Méridien Jazz Hôtel le samedi 14 mars à 20h30. 

Matthias Turcaud