Kinshasa Symphony de Claus Wischmann et Martin Baer
![]() ![]() Kinshasa Symphony de Claus Wischmann et Martin Baer Sounding Images « Le public n’a jamais vu une telle chose. Ils étaient très impressionnés de voir leurs frères congolais pratiquer cette musique. Ils n’ont jamais imaginé qu’ils pourront avoir cette musique dans notre pays » (Héritier, violoniste)
Kinshasa, 10 millions d’habitants, la poussière, le bruit, le va-et-vient incessant des voitures. Et puis, un homme jouant du violon. Imperturbable au milieu du tumulte. Un son se distingue du brouhaha assourdissant, s’amplifie, la musique monte au sein de la ville, se fraie un passage. Héritier Mayimbi Mbuangi est violoniste dans le seul orchestre symphonique de toute l’Afrique subsaharienne. Crée en 1985, l’OSK (Orchestre Symphonique Kimbanguiste) réunit plus de 200 musiciens. Ce film raconte leur histoire, faisant la part belle au groupe et à l’individu, à l’ensemble qui forme une unité d’accords et d’harmonie, et à quelques personnes tirées du lot pour venir témoigner de leur parcours de joies et de peines. Joséphine Nsimba, violoncelliste, prend le bus à 4h30 tous les matins pour aller vendre des omelettes au marché. Elle doit aussi soigner son fils malade qui a besoin d’être opéré. Tous les soirs, cependant, jusque tard dans la nuit, elle va à la répétition de l’OSK. Jonglant avec les imprévus et les difficultés, bravant la poussière, les coups de klaxon et les groupes électrogènes qui sautent, ces musiciens - pour la plupart autodidactes - témoignent d’une ténacité qui force le respect. Une corde lâche, on la remplace par le câble d’un frein, une panne de courant, on continue, impassible, à jouer Beethoven. Les répétitions s’enchaînent jusqu’au concert public final, apogée grandiose et émouvante. Véritable coup de cœur d’Africavivre, ce film est le magnifique témoignage de la passion d’un groupe de personnes. La musique classique jouée par des congolais, « le public n’a jamais vu une telle chose », le spectateur français n’en a pas l’habitude non plus et reçoit une belle leçon de volonté, et, peut-être, un regard neuf sur la musique classique.
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Mathilda Chautard | ||
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