Fela Day, avec Tony Allen
![]() ![]() Fela Day, avec Tony Allen La Bellevilloise à Paris le 22 octobre 2011 Un concert euphorique pour ressusciter la folie et l’énergie du maître de l’AfroBeat, Fela Kuti.
15 musiciens, 5 heures de concert… La soirée que La Bellevilloise a consacrée à Fela Kuti était d’emblée un défi : un concert marathon de 23 h à 4 h du matin, suivi pour les plus fêtards d’un set DJ. Les amateurs de jazz étaient les bienvenus mais ici, inutile de s'attendre à l'atmosphère du traditionnel cabaret : ce jazz-là nous a fait danser jusqu’à l’épuisement. Car les 15 musiciens en présence avaient le talent et l’énergie nécessaires pour faire renaître le temps d’une soirée l’esprit euphorisant de l’Afrobeat. Sur scène, on avait affaire à un véritable collectif : un pianiste-chef d’orchestre, trois choristes maquillées comme Fela Kuti le faisait lui-même, et une armada de musiciens passant sans difficulté du funk au free jazz, sur des rythmes de percussions africaines. Et, comme un électron libre, voguait parmi eux un « ambianceur », conteur d’anecdotes et d’histoires biographiques et chargé d’incarner le verbe frondeur, rebelle et anticolonial qu’a toujours porté haut Fela Anikulapo Kuti. Quand l’afrobeat devenait musique anti-impérialiste Car si l’afrobeat est d’abord une musique instrumentale, l’engagement de son principal porte-voix l’a conduit à devenir une musique politisée. Les titres évocateurs de certains titres (Teacher don’t teach me nonsense, Expensive Shit) témoignent de prises de position anticoloniales ou impérialistes. Intégrant à ses morceaux des discours enflammés en pidgin, pour être compris par un plus grand nombre d’Africains, Fela Kuti n’a cessé de critiquer le pouvoir en place et les élites corrompues. Le morceau Zombie et le cri fédérateur qui en découle (« Zombie oh ! Zombie ») devenait même un chant de révolte : c’était au Ghana, où l’artiste avait trouvé refuge après avoir été emprisonné et s’être fait chasser du Nigéria. Slogan de manifestation : étonnante destinée pour un morceau de jazz ! |
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Romain Dostes | ||
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