Expos / namibie

Une expo inédite sur le génocide des peuples Herero et Nama de l’actuel Namibie

Jusqu’au 12 mars 2016 au Mémorial de la Shoah, Paris 4ème

Un génocide méconnu marquant à jamais l’histoire de l’actuelle Namibie.

Dans sa démarche d’enseignement, de prévention et de comparaison des génocides, le Mémorial de la Shoah basé à Paris, a tenu à aborder sous forme d’exposition-dossier, le génocide qu’ont subi les peuples Herero et Nama de l’actuel Namibie, à la fin du 19ème siècle.

Dès leur arrivée en conquérants, souhaitant imposer un protectorat allemand dans cette région du monde, les soldats des troupes allemandes ont commencé à commettre des exactions contre les Herero menés par Samuel Maharero (vers 1856-1923) et les Nama menés par Hendrik Witbooi (vers 1830-1905). Ce n’est pas fautes pour ces derniers, d’avoir en vain essayé de pacifier les relations avec ces nouveaux arrivants. A l’époque et considérant les rivalités communes, chacun pouvait y trouver son intérêt.

Subissant de nombreuses attaques à partir des années 1890, les peuples Herero et Nama se battent pour protéger leurs terres et leurs bétails en vain. Les troupes allemandes ayant trouvé des soutiens alliés auprès de tribus rebelles et surtout d’Afrikaneers (originaires des Pays-Bas) qui ont une connaissance aigüe du terrain acquise par l’occupation acharnée des terres sud-africaines.

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Cette exposition, nous permet de comprendre et de lire à travers les textes et images, l’acharnement des Allemands dans cette volonté d’affirmer leur pouvoir sur des êtres humains en exterminant chaque homme, chaque femme, chaque enfant ou vieillard se trouvant sur leur passage. Les peuples Herero et Nama se battront jusqu’au bout, avec leur stratégie de guerre un temps efficace puis vite balayée par la puissance allemande.

A l’arrivée du sanglant Capitaine Lothar Von Trotha, les Herero seront pour la plupart exterminés et les Nama qui combattront auprès de leurs chefs subiront maintes pertes et se verront dans l’obligation de baisser les armes.

Il est important de préciser qu’en ces temps-là, malgré une réprobation d’une certaine partie de la société allemande, il y avait une volonté des tortionnaires allemands de romancer leurs actes. Des cartes postales représentant des villages et villageois sereins ou des indigènes en tenues exotiques, étaient monnaie courante.

Cette exposition forte en émotion souligne la cruauté des colons allemands dans cette région du monde. Ils ont été précurseurs en extermination et politique raciale folle et ce fut le début des pratiques de génocide et des camps de concentration ou lieu de travail forcé. Les survivants sont donc enfermés dans ces camps, subissant travail forcé, mains d’œuvre de tout genre, maladie, viol, exécution et autres atrocités inhumaines.

Comme un devoir de mémoire, il est nécessaire de se rendre au Mémorial de la Shoah pour cette exposition inédite en France et encore méconnue en Europe. Elle mériterait d’ailleurs d’être itinérante et de voyager en France et ailleurs.

ZOOM

Du déni à la commémoration

Ce n’est que depuis l’indépendance de la Namibie en 1990, que des groupes d’associations de victimes ont décidé de mettre à la lumière ce génocide en essayant de collaborer avec le gouvernement pour le rapatriement des restes humains des peuples Herero et Nama.

En 2011, 20 crânes de Herero et Nama furent rapatriés en Namibie. Rappelons que ces crânes étaient envoyés à des scientifiques allemands afin d’étudier leurs spécificités et faire des analyses sur des questions de hiérarchies raciales.

Des cérémonies relayées par les médias en Namibie eurent lieux, ce qui permis de mettre en lumière ces faits sombres de l’histoire, méconnu de part le monde.

Depuis le mois de juillet 2016, suites aux demandes pressantes de groupe d’origine Nama et Herero, le gouvernement allemand a annoncé que des excuses officielles sont sur le point d’être présentées.

Diane N.