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Zonatan, "VWAYAZ" GRISANT

Premier album de l'artiste mauricien Zonatan !

Zonatan vient de sortir son premier album, fruit de quatre ans de travail et de collaborations.

Son répertoire balaye le séga, le maloya, des souvenirs "lontan" de reggae… Rencontre...

Comment le goût de la musique vous est-il venu ?

Zonatan : Il y avait toujours de la musique à la maison et j'ai toujours été curieux du bruit que produisent les choses de la vie ordinaire...

Quand avez-vous su que vous vouliez dédier votre vie à la musique ?

Zonatan : A 9 ans, j'ai eu ma première guitare et j'ai commencé à apprendre en imitant les "grands".

L'inspiration se fait-elle capricieuse avec vous, ou au contraire ?

Zonatan : L'inspiration vient facilement mais pour arriver à un résultat qui me convienne cela peut prendre très longtemps, parfois des années...

Le choix de chanter en créole s'est-il rapidement imposé à vous ?

Zonatan : C'est une évidence de chanter en créole. C'est ma langue : je rêve en créole, il est normal que je chante en créole.

Comment l'album "Karne Vwayaz" a-t-il vu le jour ?

Zonatan : Après le succès de mon single Mo Sel Labri, j'ai commencé à rencontrer beaucoup de personnes du monde musical et littéraire qui sont devenus des amis. Nous avons pu ensemble faire grandir nos chansons et former l'album.


Avez-vous longtemps médité sur sa structure, l'ordre des neuf chansons qui le composent, si, peut-être, il en fallait plus que neuf…. ?

Zonatan : Nous avons travaillé sur l'album 4 ans, alors oui, nous avons beaucoup réfléchi à tout ça. Neuf chansons est un bon nombre :) même si leur ordre n'a pas de réelle signification chronologique ou autre.

Pouvez-vous nous parler des thèmes qui vous occupent le plus dans vos chansons ?

Zonatan : Je raconte mon histoire et celle des autres : entre l'exploitation des travailleurs (Blouz Lizinn), le déracinement et l'identité des Mauriciens (Granmer Talat) et la politique (Biznes Familial) sans oublier l'amour (Lakas Tol) et la famille (Père, Ou Zistwar).

Vous vous entourez pour cet album de nombreux musiciens d'horizons divers, notamment africains - entre autres le burkinabé Kanazoé au balafon, le libyen Esam Agha au violon, et beaucoup de mauriciens dont Maurice Manancourt à la batterie. Comment ces différentes collaborations se sont-elles décidées, puis passées ?

Zonatan : La racine de l'album est composée d'amis mauriciens : Didier Bagniaux, Maurice Manancourt et Zanmari. Nous voulions ajouter des couleurs et de la diversité à l'album pour qu'il soit comme le peuple mauricien : cosmopolite et coloré.


Quelles sont les principales raisons qui vous font chanter ?

Zonatan : J'aime ça, j'ai des choses à dire mais surtout et réellement j'aime ça.

Que pensez-vous de la scène musicale mauricienne ?

Zonatan : La musique que nous faisons n'a aujourd'hui pas assez d'ouverture, comme l'a celle de la Réunion par exemple. Les dirigeants n'encouragent pas la création musicale, ils ne sont pas conscients de la richesse qu'elle pourrait apporter à notre pays.

L'insularité porte-t-elle selon vous problème aux artistes mauriciens ?

Zonatan : Non au contraire, le fait d'être sur une île et d'avoir l'océan pour horizon nous donnera toujours l'envie de dépasser la ligne de l'horizon.

Notre site se dédie à la promotion des cultures africaines. Quels artistes africains ont-ils pu vous inspirer en particulier ?

Zonatan : Richard Bona, le bassiste qui m'a fait réaliser la richesse de la musique africaine, l'un des plus grands bassistes au monde ; Davy Sicard pour sa poésie ; Cesaria Evora...

ZOOM

Premier couplet de la chanson "Lakaz Tol" (Maison en tôle), en créole et en français

"Deor lapli bat for lor mo lakaz tol / Sa rezonn kouma enn perkision / Abrite anba parapli lamour / Nou lavi defil kouma enn partision / Zwe mwa enn not blans nou al li lontan / Nou le kor samem nou linstriman / Mem si tanzantan no andeor tan / Bat lamezir fer mwa bien konpran"

"Dehors la pluie bat contre ma bicoque de tôle / Abrite-toi sous le parapluie de notre amour / Notre vie défile comme une partition / Joue-moi une note blanche, qu'elle dure / Nos corps pour seuls instruments / Réapprends-moi avec patience la mesure / Si je perds le rythme, d'aventure"

Matthias Turcaud