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KRISTEL, de Madagascar à l'espace intergalactique

Libertalia Music Records

Original et envoûtant

Le groupe rock malgache Kristel se renouvelle et part dans une direction futuriste... Le trio se confie à nous !

Comment la musique est-elle entrée dans votre vie ?

Kristel : Notre père était musicien / guitariste et un grand mélomane. Il nous a toujours bercés dans ce monde musical et nous a initiés moi et mon frère à la guitare. La musique a toujours eu une grande place dans notre vie et cela depuis la naissance.

En écoutiez-vous beaucoup dans le quartier d'Antananarivo, où vous avez grandi ?

Kristel : Oui beaucoup, car la musique était en quelque sorte une échappatoire par rapport à la routine de la vie quotidienne et ses problèmes.


Comment le groupe Kristel a-t-il vu le jour, et pourquoi ce nom ?

Kristel : Le groupe Kristel a vu le jour vers mi-2014 où dans le temps on ne faisait que des interprétations et 2 ou 3 compositions tout au plus. Le nom qu'on portait était celle de notre bassiste / chanteuse « Christelle Ratri Trio » car on n'avait pas encore eu ce nom qui claquait et nous correspondait. C'est en 2017 qu'on décide d'abréger le nom tout en voulant garder notre identité et ce côté féminin donc c'est là qu'on a tranché pour « KRISTEL ». Dépersonnaliser le nom afin que les gens sachent que c'est un groupe mais garder ce côté « female front » qu'est notre lead Christelle Ratri.

De quelle manière le choix du rock s'est-il imposé ?

Kristel : Pour nous, c'était un choix évident qui s'est "imposé" mais en même temps un style dont on peut se détacher dès que l'inspiration nous emmène ailleurs. Mais ce qui est sûr, c'est que c'est du à la rage qu'on avait nous trois au fond de nous que ce soit par rapport à nos vécus ou par rapport à nos ambitions.

La musique permet-elle de critiquer efficacement des injustices, selon vous ?

Kristel : Critiquer et/ou juger, on ne sait pas mais en tout cas, pour nous notre musique nous permet de dire ce que l'on pense là-dessus, de raconter ce que l'on voit (si l'on est témoin) et faire connaître au monde notre ressenti par rapport à tout cela, et après à chacun d'y réfléchir et de prendre ce qu'il veut ou pas.


Quel souvenir gardez-vous de votre album "Irony", sorti en 2018 ?

Kristel : Juste la veille d'entamer les prises de voix, Christelle Ratri a chopé une angine (hahahaha) : elle a un peu souffert durant les prises mais elle a assuré. Et le live de la release était aussi top ! C'était à la Bellevilloise à Paris, les gens ont répondu présent et l'ambiance était au rendez-vous.

Pour le single "My Man", et le mini-album dont il fait partie, "Take it Easy", vous partez dans une direction futuriste. Pour quelle raison ?

Kristel : Nous adorons chercher de nouveaux sons, aiguiser nos oreilles et aller vers l'inconnu. Nous ne nous mettons pas (jamais) de barrière et/ou de limites. Mais on garde toujours ce côté « KRISTEL » mais en plusieurs facettes. Donc, direction futuriste ou pas c'est celle où l'on veut aller.

Pourquoi avoir choisi un clip en animation ?

Kristel : Pour nous, le visuel est tout aussi important que le son. Et depuis notre premier clip « TNM », on a toujours essayé d'encore plus valoriser le son par l'image. Et précisément, sur « My Man » on a jugé que l'animation serait le moyen le plus efficace pour donner à celui-ci encore plus de valeur. Et c'est pour cela qu'on a fait appel à Gregory Wagenheim et Jean Chauvelot.

Avez-vous souvent échangé avec Gregory Wagenheim et Jean Chauvelot, qui l'ont réalisé ?

Kristel : On leur a donné juste carte blanche, on a envoyé la chanson et ils se sont occupés du reste. C'est quand ils avaient presque fini qu'on a vu le clip pour la première fois et on a été bluffé. Franchement, on est super content du résultat et on est d'ailleurs toujours infiniment reconnaissant envers ce beau travail qu'ils ont accompli.

Comment avez-vous collaboré avec Adam Clayton ?

Kristel : On a commencé à être en contact avec Mister Adam Clayton en 2018. Et quand la crise sanitaire a commencé en 2020 et qu'on a décidé de faire ce mini album, on lui a demandé s'il voulait participer et mettre son grain de sel dessus et il a dit oui. Il était en contact direct avec nous trois et avec Laurent de Boisgissons, qui a aussi réalisé et mixé ce mini-album, pendant les prises et jusqu'à la mise en boîte.

Vous vous êtes également associé avec Gregory F., musicien d'Iggy Pop. Pourriez-vous également nous parler de cette rencontre-là ?

Kristel : C'est Laurent qui l'a emmené dans l'aventure, lui a demandé si ça l'intéressait et tout comme Adam Clayton, il a dit oui et on en est super content par rapport à ce qu'il a emmené dans chaque chanson. Des petites touches qui ont donné plus d'ampleur à chaque titre.

Comment décririez-vous la scène musicale malgache, en termes de talents et de mise en valeur de ces talents ?

Kristel : Il y a beaucoup de talents à Madagascar, surtout dans le monde artistique. On pense qu'il faudrait encore plus de progrès pour leur donner un milieu où se produire, travailler et être mis en valeur même si depuis quelques années ça a déjà quand même pas mal évolué.

Quels artistes vous ont inspiré et marqué en particulier ?

Kristel : Pour nous, chaque artiste qu'on écoute est spécial et nous apporte toujours de nouvelle chose que ce soit dans l'écriture, la composition et/ou l'acheminement d'un son. Donc directement ou indirectement chacun d'eux nous inspire et nous marque sur ce que l'on voudrait ou ce que l'on ne voudrait pas faire.

Que ressentez-vous quand vous faites de la musique, sur scène ou en studio ?

Kristel : Pour nous, la scène et le studio sont deux mondes différents. En studio, il y a toujours cette quête de perfection, d'aboutissement, suivi d'un genre de pression et le calme doit régner. Sur scène, c'est le moment de dégager tout ça, une sorte de libération où la performance doit être au rendez-vous et surtout quand le public est présent c'est l'un des meilleurs moments sur Terre mais en tout cas, avec ou sans, c'est là qu'il faut tout casser.

Remerciements chaleureux au groupe Kristel, et à leur attaché de presse Fred Lombard.

ZOOM

Une journée type

Racontez-nous une journée type de travail...

Kristel : Tout dépend s'il s'agit d'une journée de travail, de live, de création et/ou de composition ou de répétition.

Par exemple, en ce moment on travaille sur des créations et compositions.

D'abord toujours mettre en évidence le but à atteindre. Puis établir chaque matin lors du café les objectifs du jour, ré-écouter ce qu'on a fait la veille (ou re-penser ce qui a été établi la veille). Chacun doit être muni de son ordinateur et/ou de son petit carnet.

Et que la journée commence !

Matthias Turcaud