Expo Raymond Depardon : Un moment si doux
Jusqu'au 10 février 2014 - Grand Palais, 3, avenue du Général Eisenhower, Paris 8ème. Les photos éthiopiennes occupent une bonne place de l’expo évènement consacrée à Depardon.
Bolivie, Liban, Écosse : on a un aperçu assez global de l’œuvre d’un des plus grands photographes français encore en vie.
Le fil rouge ? Il y en a en fait deux : le premier est la douceur infinie qui se dégage de tous ses clichés. Attentif aux scènes quotidiennes, à la beauté de la normalité, Depardon dresse un pont de tendresse entre tous les lieux qu’il a photographiés.
Le second est son usage inouï de la couleur. Celui qui reconnaît « voir différemment la couleur » a le don de mettre en valeur certaines touches vives, en contraste avec un ensemble plus pâle, plus fade.
Visite guidée de l'exposition avec Raymond Depardon.
Auteur de La Porte des Larmes, ouvrage consacré exclusivement au pays des Hauts Plateaux, Raymond Depardon est depuis longtemps un amoureux de l’Éthiopie. Retourné depuis dans ce pays qui l’avait tellement marqué lorsqu’il était photoreporter dans les années 1980, il en montre ici un visage plus tranquille, plus apaisé.
Blanc éclatant des linceuls des pèlerins orthodoxes de Lalibela, rouge Coca-Cola des stands d’Addis-Abeba, bleu turquoise d’une vieille voiture à Harar : l’attention est encore une fois portée sur ces écrins de couleur vifs.
Courte et représentative, cette rétrospective est un vrai moment de douceur qu’il serait bien dommage de manquer.
Les photos de Faya-Largeau
On retrouve au cours de cette exposition des photos prises à Faya-Largeau, notamment des tribus bédouines qui y sont installées.
Intrigué par les mystères du Sahara, qu’il a longuement filmé dans La Captive du Désert, Depardon propose aussi quelques clichés des boutiques de cette ville si isolée aux portes de la bande d’Aouzou.
Romain Dostes