Cesaria_Evora_au_Grand_RexConcerts / Cap-Vert
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Cesaria Evora en concert
Le Grand Rex à Paris le 29 avril 2011
Voir Cesaria Evora en concert... et y retourner !

 

Sodade. C'est ce que l'on ressent après un concert de la grande Cesaria Evora.

Encore plus quand la Sodade a été chantée en duo avec une des plus belles voix cassées, Bonga Kuenda.

Un peu de ses deux derniers albums, Nha Sentimento et Rogamar, quelques réminiscences d'un passé qui est toujours sur toutes les lèvres, avec Mar De Canal ou Angola, un Besame Mucho inattendu... de beaux duos, de nombreuses embrassades et surtout beaucoup de tendresse.

C'est ce que l'on retient du concert de la grande prêtresse de la chanson cap-verdienne : un charisme et une générosité qui continuent d'impressionner un public passionné.

De ses débuts difficiles sur les docks du Cap Vert à ce concert au Grand Rex, Cize est bien un mythe.

Un mythe qui a gardé toute sa simplicité : après avoir présenté ses musiciens, elle ajoute « Et moi je suis Cesaria ».  Cesaria, « Notre chérie », comme l'appelle Lura (qui a d'ailleurs fait une magnifique première partie de concert puis est revenue pour un très beau duo), est une indicible présence, tout entière livrée à la musique...

Elle a fait son entrée après une belle mise en musique de son saxophoniste Totinho; elle a quitté la scène en nous confiant ses musiciens. Quand Nanà (Renato Almeida), un de ses choristes et aveugle, prend le micro le temps d'une chanson, elle s'efface à côté du piano à queue pour fumer sa cigarette...

Mais lorsqu'elle conclue avec Tchôm Frio et s'en va, pas de doute que la scène est froide... Pas pour longtemps, elle nous offre encore deux longs bis et nous dit finalement « Até amanhã! » (A demain).

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« La diva aux pieds nus »

Cesaria Evora chante pieds nus : un hommage aux pauvres du Cap-Vert et un symbole qui a lancé sa carrière.

Cize naît le 27 août 1941 à Mindelo, petite ville commerçante de Sao Vicente, une des îles du Cap-Vert qu'elle a abondamment chantée.

Grands amours et vie d'artiste guident les débuts de celle qui perfectionnera sans cesse son art des mornas et des coladeras.

Un talent vite reconnu dans l'archipel, mais qui n'arrive pas à percer dans un Cap Vert encore meurtri par une indépendance douloureuse (Amilcar Cabral, artisan et héros du combat pour l'indépendance, est assassiné en 1973 tout juste deux ans avant l'avènement de sa lutte) et miné par une pauvreté trop bien ancrée...

Années 1970-80, Cesaria renonce à sa carrière et sombre dans la mélancolie... avant de retrouver l'art de la scène qu'elle ne quittera plus :  en 1988 sort son album La diva au pieds nus, qui ne sera que le début d'une longue et intarissable carrière musicale.

Rédigé par Anaïs Angelo

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