Afrolatin via Cotonou

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Afrolatin via CotonouJuillet 2013 / Albums / Bénin
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Afrolatin via Cotonou
Discograph
L’âge d’or des musiques afro-latines béninoises réunies dans une compilation.

 

On retrouve dans la compilation Afrolatin via Cotonou l’orchestre Poly-Rythmo.

Voyant le jour en 1966, ce groupe est l'un des rares pouvant se targuer d’égaler le prolifique et inventif congolais Ok Jazz. Rhythm’n’blues, afrobeat, rumba, highlife, variété et afro-cubain s’y marient avec bonheur. Ne pas hésiter à écouter " Le silence n’est pas un oubli ", mélodieux, amusant et dansant au possible.

Egalement, se laisser tenter par Pablo Medetadji, interprétant avec sobriété le grand classique du golf béninois, " El Manicero ". Titre ayant fait le tour du monde.

Si vous fêtez la nouvelle année sous les Tropiques, munissez-vous du kitsch, entraînant et merveilleusement prosélytique " Bonne année " d' Avolonto Honoré.

Dirigé par le trompettiste Ignace de Souza, ayant puisé ses influences dans le highlife ghanéen, l’afro-cubain, et l’afrobeat, qu’il a lui-même contribué à fonder en 1960 au côté du grand Fela Kuti, l’orchestre Black Santiago fait figure d’incontournable. Il chante l’amour déçu dans le tragique " Noun ma do minsi wë ".

L’immanquable " Yiriyiri Boum ", placé judicieusement en première piste de cette compilation (ouf, vous êtes sauvés) est une reprise d’un titre de Silvestre Mendez. Le morceau est interprété par celui que l’on surnomme rien moins que « Le baobab de la musique béninoise », la plus grande vedette béninoise de tous les temps, Gnonnas Pedro. Puissance, justesse impressionnante et rythmique à toute épreuve, font de sa voix une de celle qui restera dans les annales de votre mémoire grandement sélective.

Se laisser emporter par le très cubain " Amia Yaco " de Nérose Rhythm, ayant pour instruments phare la clave, les maracas et les percussions.

Trompettes, trombones, caisse claire et orgue s’associent dans le grandiose " Oya Ka Jojo ", sorti en 1980, de la formation Les Volcans du Bénin. Ce titre semble venir d'une ville se trouvant à la croisée de La Havane, de La Nouvelle-Orléans et de Lagos.

Il y a donc de quoi se replonger avec nostalgie et émerveillement dans l’âge d’or des musiques afro-latines béninoises grâce à cette superbe et unique compilation intitulée avec justesse " Afrolatin via Cotonou ".

 

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Poly-Rythmo, toute une philosophie de vie

Rien ne sert de s’apitoyer sur son sort, mieux vaut profiter de la vie.

Chantant les louanges de l'amour consommé, le morceau " Kissi Noumi " (embrasse-moi), offre une pensée pragmatique et fataliste sur la vie.

Il y a également le moraliste morceau " Wloui Bonu Houide ". Puis " Yao Yao ", " Le Silence n'est pas un oubli " et " Semassa " (Zéro + Zéro) qui tous trois racontent la difficulté de vivre en couple, vantent les vertus du pardon et de l'humilité face aux mystères de la vie et de la mort.

Dans cette société où croyances mystiques vaudous structurent vie et mort, Poly-Rythmo aime nous rappeler tout simplement que « Si ton âme ne se vend pas, l'ennemi ne l’achètera pas. Laisse tomber les rancunes et les chicaneries, car nul d'entre-nous ne restera à vie ici-bas ».

 Eva Dréano

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