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Filmer le monde – les prix du festival Jean Rouch
Coffret 10 DVD
Editions Montparnasse
25 documentaires sur l’Afrique et le reste du monde d’une beauté à couper le souffle.

 

Depuis 1982, se tient le festival Jean Rouch, en l’honneur de cet ethnologue français dont les documentaires au Niger et au Mali restent un exemple en la matière.

Ce festival récompense chaque année les meilleures œuvres documentaires. Ce coffret rassemble 25 de ces moyens métrages, tous lauréats ou récompensés dans le cadre de ce festival.

Une manière de repenser le regard que nous portons sur les sociétés dites primitives

La méthode ethnographique étant fragile, sans cesse soumise à une remise en cause, les œuvres produites ne se ressemblent pas. Il y a ceux qui préfèrent connaître parfaitement la tribu ou les peuples avant de la filmer, ce qui demande un gros travail en amont.

C’est le cas de David McDougall qui, dans les années 1973-1974 est parti filmer un groupe de Kenyanes sur les plateaux du Nord-Ouest et en a ramené le superbe Une femme parmi les femmes.

D’autres en revanche privilégient l’instantanéité de la rencontre et filme la surprise que cela produit. Tout le travail du caméraman est alors de composer avec la timidité voire l’hostilité face à la caméra.

Ces œuvres qui s’inscrivent dans la lignée du cinéma-vérité amorcée par Jean Rouch sont là pour témoigner du réel, saisir un mode de vie que l’on sait fragile, menacé. 

ZOOM

2 documentaires exceptionnels sur l’Ethiopie

C’est vrai, à la rédaction d’Africa Vivre, nous portons une attention particulière aux œuvres en provenance de l’Ethiopie, qu’elles soient littéraires, cinématographiques ou musicales.

On est ici gâtés puisque deux de ces documentaires ont été tournés dans le Sud de l’Ethiopie, aux confins du Kenya.

Le premier, Le Maître des chèvres – Sacrifice et divination chez les Hamars du sud de l’Ethiopie, tourné en 1985, résume à merveille l’approche ethnologique traditionnelle.

Le second en revanche est plus déconcertant. Produit en 2009, Les Mursis caméra au poing révèle une nouvelle méthode dans l’approche anthropologique : on laisse à un membre du groupe le soin de tourner le documentaire, le réalisateur se contentant d’accompagner, de monter et sélectionner les meilleurs moments.

Ici, c’est un jeune Mursi anglophone et qui narre l’histoire de son peuple confronté aux pressions foncières venues de l’étranger et aux rivalités des autres tribus de la région.

Ces documentaires d’une grande poésie constituent un témoignage précieux sur des sociétés en pleine mutation. A voir de toute urgence.

Romain Dostes