Beaux livres / Afrique La France Noire de Pascal Blanchard Editions La Découverte L'histoire des Noirs de France, au format d'un livre d'art.
Avec cet ouvrage inédit par son format et son sujet, l'historien Pascal Blanchard, spécialisé dans les questions coloniales (en particulier dans l’histoire de la présence française en Afrique), provoque et épate. Il provoque d'abord par son titre : la France Noire, c'est une manière de mettre au centre du pays une population longtemps marginalisée, de la considérer comme française sans lui ajouter de déterminant (d'origine africaine, antillaise, etc.). Cet ouvrage est aussi une provocation à l'égard du monde universitaire français, pas à l'aise lorsqu'il s'agit de faire de la couleur de peau un objet d’étude en soi. Autant les études ciblées sur une région en particulier (parmi lesquelles les African Studies) sont répandues, autant l'histoire-monde d’une population ayant comme déterminant commun leur couleur de peau n'existait pas pour le moment. L'art de réunir le beau et le pédagogique L'autre tour de force de cet ouvrage repose sur son format et sur la qualité de ses illustrations. L'objectif affirmé est de toucher un public plus large que le cercle des historiens. Et c'est réussi : La France Noire peut être à la fois lu comme un de ces beaux livres qu'on aime feuilleter dans les librairies des musées, ou comme un ouvrage érudit qui fait le tour de son sujet. | ||
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Romain Dostes | ||
ZOOM
Né à Paris en 1972 d'un père sénégalais et d'une mère française, Alain Gomis suit des études d'histoire de l'art et obtient une maîtrise d'études cinématographiques.
Dans le cadre d'ateliers vidéo, il réalise plusieurs reportages sur les jeunes issus de l'immigration.
Son premier long-métrage, l’Afrance (2001), s’intéressait au statut des étrangers et à ses tourments intimes tandis que son second, Andalucia (2007) explorait encore l’étrangeté de l’homme au monde.
Avec Aujourd’hui (Tey, en wolof), Alain Gomis confirme son intérêt pour le rapport de l’homme au monde qui l’entoure et à la vie qui l’habite.
Sowen Sidoret