Beaux livres / afrique

Great Black Music, le livre

Un ouvrage indispensable sur la musique noire.

Si l'exposition qui a lieu en ce moment au Parc de la Villette marque de toute évidence un tournant dans la manière d'aborder la musique noire, le magnifique catalogue Great Black Music fera date dans la bibliographie produite sur ce sujet.

Plus qu'un simple résumé, cet ouvrage est un complément nécessaire à cette exposition qui a tout misé sur l'audiovisuel.

Parti pris

Pour la direction de la Cité de la Musique et celle de la revue Mondomix, co-organisateurs de l'évènement, le catalogue de l'exposition est un moyen de rappeler leur parti pris et de répondre aux critiques sur la vision supposément communautariste voire racialiste d'un tel évènement.

C’est le moment d’expliquer ce qui relie l’ensemble des pratiques et des danses noires : une certaine unité musicale (voir ci-dessous), des références communes et une histoire traumatisante - celle de l’esclavage - souvent présente dans les thèmes des musiciens noirs.

Cette exposition sur la musique noire a été construite comme un hymne à la constellation d’artistes fiers des mêmes racines et les revendiquant comme tels. Et c’est ce sentiment de fierté qu’on retient, au-delà des différences très nettes entre les différents styles musicaux qui y sont présentés.

ZOOM

La discussion autour de la matrice musicale noire

Un des problèmes soulevés par cette exposition concerne la supposée unité musicale de la musique noire.

La meilleure réponse nous vient d’Emmanuel Parent, musicologue à l’EHESS :

« S’il faut abandonner la recherche illusoire d’une matrice musicale africaine « pure et authentique », cette histoire commune a produit des effets de récurrence dans les pratiques dansées et musiquées aux quatre vents de l’Atlantique noir.

Un certain usage de courts motifs mélodico-rythmiques (le riff du blues, du funk ou de l’afrobeat), […], un goût prononcé pour des structures rythmiques accentuant le temps faible de la mesure (la contramétricité, le backbeat, la technique responsoriale du call and response, etc.) »

Romain Dostes