Beaux livres / Afrique du Sud Pieter Hugo : This must be the place de TJ Demos Éditions Prestel Rétrospective d’un photographe sud-africain surdoué.
Avec This must be the place, Pieter Hugo a l’honneur à seulement 36 ans de voir son travail compilé dans un ouvrage grand format. Il faut dire que ce portraitiste, qui a fait du continent africain tout entier son terrain de jeu, a tout du surdoué. Sa démarche, admirable à défaut d’être complètement originale, consiste à mettre en valeur ce qui est d’habitude considéré comme laid, banal. Chiffonniers, mineurs, classes moyennes paupérisées, ses figures favorites se trouvent du côté des laissés-pour-compte. Quant aux riches et aux puissants, ils apparaissent bien souvent sous leur jour le plus ridicule, à l’image de cette drôle de couverture, portrait d’un juge au Botswana qui reprend à son compte les anciens costumes datant de l’époque coloniale. Loyiso Mayga, Wandise Ngcama, Lunga White, Luyanda Mzantsi and Khungsile Mdolo after their initiation ceremony in Mthatha. De la série This must be the place, 2008-2011 © Pieter Hugo, Courtesy of Stevenson Gallery, Kaapstad / Yossi Milo, New York
Zombies de Nollywood, scouts du Libéria, fripiers du Ghana L’ouvrage, qui reprend les séries marquantes de l’œuvre de Pieter Hugo permet de découvrir une Afrique underground et fantasque, loin des clichés (si l’on peut dire). Les portraits nigérians, zombies figurants dans les productions cinématographiques de Lagos ou montreur de hyènes à Abuja, constituent certainement le pan le plus connu du travail du photographe. Des jeunes scouts au Libéria en passant par les décharges de composants informatiques au Ghana, Hugo fonctionne de manière thématique, sérielle. C’est un petit fragment de la réalité de ces pays qui nous est chaque fois donné à voir, pas forcément exemplaire d’ailleurs. Reste que dans certains pays, l’artiste se concentre sur les sujets sensibles, à l’image des clichés de squelettes au Rwanda appartenant à la série Vestige d’un génocide.
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Romain Dostes | ||
ZOOM
Il est la révélation du film. Et comme son personnage, il a été repéré par le réalisateur Samuel Collardey au Sénégal.
Sans expérience et novice au cinéma, le jeune acteur est pourtant touchant de vérité. S’appelant aussi Mytri, similitude troublante une fois de plus, on dirait que ce rôle a été écrit pour lui.
Espérons que son parcours ressemblera également à celui de son personnage, et qu’il rencontrera le succès.
L.S.