urban-village-groupe

Albums / Afrique du Sud

URBAN VILLAGE, une nouvelle Afrique du Sud

No Format L'âme de Soweto

Partager cet article

Urban Village renouvelle le riche patrimoine musical de Soweto, pour aboutir à un mélange aussi singulier qu'émouvant, et faire passer des messages forts.

La sincérité du groupe, la douceur et la chaleur de leurs chansons nous touchent beaucoup.

Rencontre avec Tubatsi, son chanteur principal, alors que le groupe vient de terminer son album "Udondolo".

Comment la musique est-elle entrée dans votre vie ?

TubatsiLa musique fait partie de ma vie. Pendant mon enfance, je chantais beaucoup à la maison. Dans les années 90, j’ai ensuite commencé à composer, alors que je vivais à Soweto avec ma famille. Les différents styles de musique populaire me passionnaient ; sinon, à la maison, on écoutait aussi beaucoup de jazz et de standards africains.

De quelle manière le groupe est-il né ?

TubatsiLerato, notre guitariste, a eu l’idée de nous rassembler il y a sept années.

Comment définiriez-vous le maskandi ?

TubatsiLe maskandi est un type de musique traditionnelle zulu, originaire du Kwazulu Natal. Cette musique se chante surtout en iszulu, et raconte aussi des histoires.

Pourquoi mélangez-vous des styles très différents ?

Tubatsi : Nous avons décidé de mêler la guitare Zulu, le folk indépendant et d’autres styles, car ils représentent le cœur et la pulsation de notre pays. Ce sont les musiques que vous entendez quand vous traversez l’Afrique du Sud. Nous avons toujours voulu créer un style inédit, auquel on ne pouvait pas accéder jusque-là. La house et le kwaito nous inspirent également, et nous avons également écouté du hip-hop pendant notre jeunesse. 

Comment votre album a-t-il vu le jour ?

Tubatsi : C’était un processus difficile et ambitieux, quoique plaisant aussi. Nous devions trouver le temps nécessaire, et bien nous organiser, en termes de production, d’enregistrement en studio et de collaborations. 

La chanson « Makolo Yanga » donne une idée de ma façon de procéder. Je voulais écrire depuis longtemps un morceau parlant de la reconnaissance pour sa famille et ceux qui nous sont chers. J’ai prêté attention aux sons et aux langues autour de moi, pour pouvoir proposer quelque chose qui sorte de l’ordinaire. L’idée de la chanson m’est venue en écoutant deux femmes discuter en swahili dans un taxi, de Jozi à Soweto. La manière dont elles parlaient m’a interpellé, et a inspiré les paroles du morceau, en swahili. J’en ai parlé à mes camarades, et ils ont réagi avec enthousiasme. Nous avons travaillé sur l’histoire de la chanson, les mots et la manière dont nous voulions que « Makolo Yanga » émeuve notre public. Nous avons ensuite essayé différents rythmes et tonalités, revisitant le morceau encore et encore pendant des répétitions et des concerts. Le travaille fini évolue toujours et mûrit en nous.

Souhaitez-vous changer certaines mentalités avec votre musique ?

TubatsiOui. Nous avons surmonté l’Apartheid et d’autres grandes épreuves, et nous développons actuellement une nouvelle Afrique du Sud. Nous militons pour une expression libre, honnête et riche.

Pourriez-vous nous dire quelques mots sur la chanson « Dindi » ?

TubatsiDe manière intuitive, nous étions partis d’un standard de jazz sud-africain appelé 1-4-5, et nous l’avons mixé avec le style Mhabaganga, inspiré de « Mahlathin » des Mahotela Queens. Nous voulions exhorter nos concitoyens à être fiers de leur peau noire, et s’aimer ainsi.

Comment avez-vous collaboré avec Justice Mukhele, qui a réalisé le clip de « Dindi » ?

TubatsiC’est un ami et un frère pour le groupe. Nous suivons son travail depuis des années. Nous aimons beaucoup la manière dont son équipe travaille, et nous avons pensé à lui tout naturellement.

Comment travaillez-vous avec le label No Format ?

Tubatsi : Nous en sommes très contents. C’est une vraie chance de collaborer avec un label qui a un catalogue si riche, et qui nous permet de se faire connaître par une audience internationale, par-delà l’Afrique du Sud.

À quoi vous sert l'art au quotidien ?

Tubatsi : L’art nous accompagne au quotidien, dans ce que nous vivons, nos conversations ou les histoires que nous nous racontons. Il se trouve dans les mots qui nous entourent, ou consiste à trouver des manières intéressantes ou percutantes de faire passer des messages, à travers le chant, la peinture, la sculpture ou la danse. C’est notre pulsation profonde qui nous aide à rester optimiste.

Quels projets nourrissez-vous ?

TubatsiNous avons hâte de partager, apprendre et désapprendre, faire des différences, dans de nombreux pays.

Remerciements chaleureux à Tubatsi, chanteur lead d' "Urban Village", et Frédérique Miguel, l'attachée de presse du groupe.

 

Propos traduits de l'anglais par Matthias Turcaud.

Zoom

La signification de l"ubuntu"

Tubatsi : Cela veut dire : « je suis, parce que tu es ». Ce mot vient de la phrase zulu : « Umuntu ngumuntu ngabuntu », qui veut dire qu’une personne est quelqu’un grâce à d’autres gens.

Ce concept nous rend attentifs à l’humanité commune et à l’unité. Il promeut le vivre-ensemble et la fraternité sans frontières.

Matthias Turcaud

Article précédent
LOHARANO, du metal malgache
Article suivant
DJELY TAPA, chanteuse mandingue et universelle
 
Ajouter un Commentaire
Code de sécurité
Rafraîchir