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Romans africains, romans sur l'Afrique

Lady B de Maya Angelou, un lumineux hommage à la mère

Buchet Chastel Dernier volume de l’autobiographie de Maya Angelou, écrivaine et militante afro-américaine, publié en France quelques mois après sa mort, Lady B constitue une magnifique déclaration à sa mère.

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Maya Angelou a raconté son extraordinaire vie et son parcours hors du commun dans son autobiographie révolutionnaire.

Considérés aujourd'hui comme des classiques de la littérature afro-américaine (sur les 6 volumes, 4 sont traduits en français : Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage, Tant que je serai noire, Un billet d'avion pour l'Afrique et Lady B), ses écrits ont élargi les horizons de la mémoire collective américaine.

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Maya Angelou et sa mère, Vivian Baxter.

« Il arrive fréquemment qu'on me demande comment je suis devenue qui je suis. Comment, née noire dans un pays de Blancs, pauvre dans une société où la richesse est admirée et recherchée à tout prix, femme dans un environnement où seuls de grands navires et quelques locomotives sont désignés favorablement par l'emploi du pronom féminin, comment suis-je devenue Maya Angelou ? »
(Lady B, p.9).

Lady B, sa mère, répond en grande partie à la question. L'amour de Vivian Baxter « l'a influencée, formée, libérée ». Dans cet ultime récit, l’auteure, élevée pendant dix ans chez sa grand-mère maternelle en Arkansas avec son frère, raconte ce qui fut vécu comme un abandon et le long cheminement vers la réconciliation avec cette femme qui la récupère à l'âge de 13 ans.

D’anecdotes en anecdotes, de sa plume fluide et intuitive, résolument moderne, Maya Angelou tisse les sentiments d’amour entre elles et lui attribue sa réussite. Car c'est Lady B, cette femme à la beauté saisissante et à la générosité débordante qu’elle ne pouvait appeler maman, qui sera présente quand Maya aura un fils à 17 ans ou quand elle commencera à écrire.

De mère en fille, l'amour aidera à « atteindre des sommets insoupçonnés et à se hisser hors d'abîmes insondables ».

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Le clip " Harlem Hopscotch " sorti récemment aux Etats-Unis reprend un poème de Maya Angelou.

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Maya Angelou, figure emblématique des droits civiques pour les Noirs

Écrivaine, poète, actrice, danseuse et enseignante, Maya Angelou est une figure importante du Civil rights movement (Mouvement des droits civiques aux États-Unis).

Née en 1928 à Saint Louis et élevée à Stamps en Arkansas, état du sud où sévit la ségrégation, Maya Angelou expérimente très tôt la discrimination raciale qu'elle raconte dans le premier volume de son autobiographie Je sais pourquoi l'oiseau chante en cage (1969). Elle ne cessera dès lors de lutter pour mettre à terre les inégalités.

Dans Tant que je serai noire (1981), elle relate comment elle rejoint Harlem, épicentre de l'activité intellectuelle des Noirs Américains ainsi que sa rencontre avec le militant sud-africain Vusumzi Make, proche de Nelson Mandela, dont elle deviendra la compagne. Elle se lie aussi avec Malcom X et Martin Luther King. Elle dirigera d'ailleurs la section new-yorkaise de l'association de ce dernier. C'est à sa mort qu'elle se met à écrire, poussée par l'écrivain James Baldwin. Au fil des années, Maya Angelou est devenue un personnage incontournable de la vie artistique et politique américaine.

En 2010, Barack Obama lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction civile aux États-Unis. En 2013, elle reçoit le National Book Foundation pour « service exceptionnel rendu à la communauté littéraire américaine ». Elle meurt en mai 2014.

Sarah Gastel

 
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